Avec Claire Benoist de OxiProteomics, laboratoire de tests cosmétiques spécialisé dans l’évaluation des protéines de la peau et des cheveux, oxydées par des stress comme la pollution (www.oxiproteomics.fr )
Comment travaillez-vous pour reconstituer les dégâts de la pollution atmosphérique dans les tests ?
Avec un cocktail de polluants (« Fine Dust ») composé entre autres de Benzo[a]pyrène et de particules fines de différents poids moléculaires, que nous appliquons seul ou en combinaison avec des UV, pour nous rapprocher en laboratoire des conditions réelles de stress auxquels nous sommes exposés dans la vie. Les UV étant reconnus pour amplifier les effets délétères de la pollution urbaine.
Quelles sont les protéines endommagées par la pollution urbaine?
Potentiellement toutes les protéines de la peau peuvent être endommagées par l’oxydation induite par la pollution, c’est-à-dire tous les constituants majeurs de la peau (élastine, collagène, éléments de la fonction barrière, etc.) qui sont directement reliés aux fonctions cutanées (hydratation, fermeté, etc.)
Etudier les protéines oxydées a permis de mettre en évidence que tous les types de stress ne créent pas les mêmes endommagements au niveau de la peau. En effet, les protéines des couches de la peau (couche cornée, épiderme, derme) ne s’oxydent pas toutes de la même façon selon les sources de stress auxquelles la peau est exposée. Par exemple, la pollution urbaine altère directement et particulièrement les protéines de la couche cornée et de l’épiderme, un peu moins celle du derme. Tandis que les ultra-violets et la lumière bleue, en pénétrant, touchent sensiblement plus les protéines du derme.
Au-delà de l’oxydation, quelles sont les conséquences de la pollution ?
Au-delà de l’oxydation, c’est l’accumulation de ces protéines oxydées qui est dangereux pour la peau. D’où la nécessité de « détoxifier » les tissus. La peau, comme l’organisme possède ses propres systèmes « poubelle » pour éliminer les déchets. Au fil du temps, ces systèmes sont submergés, diminuent ou ralentissent. Il y a une forte accumulation de ces protéines oxydées qui deviennent délétères et entrainent des phénomènes visibles comme la déshydratation, les changements de couleurs du teint, le relâchement, les ridules et les rides.
Comment les soins cosmétiques anti pollution peuvent-ils nous aider ?
D’abord en protégeant directement les protéines de l’oxydation avec des antioxydants comme les vitamines ou encore des extraits végétaux surtout s’ils sont riches en polyphénols (Thé Matcha, baie de goji, curcuma…).
Puis, à plus long terme, en stimulant les systèmes naturels de la peau. C’est-à-dire ses propres systèmes antioxydants et ses systèmes « poubelle » de détoxification. La cosmétique utilise tel que ou optimise des molécules spécifiques issues du monde marin ou végétal ou encore issues des biotechnologies. L’enjeu étant d’obtenir les meilleures associations pour une efficacité optimale. L’avenir sera à une cosmétique anti-pollution « sur-mesure » qui tiendra compte de l’ethnie et du type de pollution. Des soins plus ciblés, donc plus performants.
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