Dans l’eau et dans l’air, la pollution par les nitrates peut être à l’origine de problèmes de santé et avoir une incidence sur la qualité de l’épiderme. Zoom sur les actions des nitrates sur l’environnement, sur l’état de l’eau et la pollution de l’air.
Qu’est-ce que la pollution aux nitrates ?
Le nitrate est une production naturelle créée au cours du cycle de l’azote. En effet, les nitrates, la forme la plus oxydée de l’azote, sont présents dans le sol et les eaux, sous forme de sels minéraux très solubles et très mobiles. Assimilés par les plantes, les nitrates servent de base à l’alimentation azotée de nombreuses plantes cultivées.
Dans l’air, les nitrates d’ammonium figurent parmi la composition des particules fines. Ils sont la résultante des émissions d’oxydes d’azote du trafic routier et des émissions d‘ammoniac des épandages d’engrais des programmes d’agriculture.
Côté environnement, la présence de nitrates dans les eaux est à l’origine du phénomène d’eutrophisation. Des algues et des microorganismes se développent et consomment une grande part de l’oxygène qui se trouve dans l’eau.
Quelles sont les sources de nitrates ?
Les origines agricoles des fuites de nitrates dans l’environnement résultent du fonctionnement naturel du cycle de l’azote et de l’usage des matières fertilisantes et de pesticides. Les pesticides et les engrais azotés de synthèse sont grandement utilisés en zone d’agriculture. Ces dernières décennies, des concentrations croissantes en nitrates ont été observées dans les eaux suite à des pollutions principalement dues à l’agriculture.
Hydrosolubles, les nitrates se diffusent et s’infiltrent dans les sols pour atteindre les eaux souterraines ou les eaux superficielles, sous l’action de la pluie. L’agriculture serait responsable à 66% de la pollution des eaux par les nitrates, l’industrie à 12%, les transports routiers et le secteur domestique à 22%.
De son côté, l’ammoniac en excès qui se
volatilise dans l’air et est à l’origine de la formation de particules
fines. Ainsi, au printemps, les épandages d’engrais des agriculteurs émettent
des particules fines d’ammoniac, dites particules primaires, qui interagissent
avec d’autres particules, l’oxyde d’azote, pour constituer des particules fines
dites secondaires : nitrates, ammonium et nitrates d’ammonium.
La majeure partie des nitrates consommés provient de notre alimentation. En effet, dans notre assiette nous avalons régulièrement des nitrates, généralement à faible dose. Certains légumes sont particulièrement riches en nitrates : les radis, les betteraves, les épinards, la mâche, la laitue, le céleri et les navets. Chez les nourrissons, plus vulnérables, la consommation d’eau est la principale source de nitrates. À noter que la teneur en nitrates de l’eau du robinet est sensiblement plus élevée que celle des eaux minérales et des eaux de source.
Aussi, l’augmentation des teneurs en nitrates dans les eaux fluviales et souterraines est sujette à des interrogations sur leur toxicité. Aujourd’hui, la moitié de la France est classée « zones vulnérables » : ses rivières et ses nappes sont polluées par les nitrates.
Dans l’air, les nitrates d’ammonium provenant de l’agriculture et des automobiles génèrent des pics de pollution.
Quels sont les effets des nitrates sur la santé ?
Les nitrates ne sont pas en eux-mêmes dangereux pour la santé mais c’est leur transformation en ions nitrites, assurée par les bactéries intestinales, qui présente un risque toxique potentiel. Environ 20% des nitrates sont transformés par la flore buccale en nitrites qui sont alors facilement absorbés par l’intestin et l’estomac.
Les nitrites seraient en cause dans des cas de méthémoglobinémie. La méthémoglobinémie est une oxydation de l’hémoglobine qui induit la formation de méthémoglobine en grande quantité et réduit l’oxygénation des cellules. La méthémoglobinémie, qui se manifeste par une cyanose, coloration bleutée de la peau et des muqueuses, peut provoquer l’asphyxie et la mort.
Les nitrites réagissent aussi avec les amines et les amides. Cette interaction serait susceptible de former des composés azotés cancérogènes pour le tube digestif.
L’Organisation Mondiale de la Santé recommande de ne pas dépasser pour un adulte une dose journalière admissible de nitrites de 3,65 mg par kilogramme.
Quels sont les effets des nitrates sur la peau ?
Les particules fines, qui proviennent des produits d’épandage ou des pesticides dans les zones de culture et des gaz émis par les échappements des véhicules, ont une incidence néfaste sur la qualité de votre peau. Les actions de la pollution sur l’épiderme rendent la peau sensible, réactive et terne. Sur le long terme, la pollution de l’air détruit les protéines de kératine qui assurent la protection de la peau. Résultat : on observe une accélération du développement du processus de vieillissement cutané.
Pour se protéger
efficacement contre les effets de la pollution sur la peau, il est essentiel
d’adopter une routine beauté anti-pollution ainsi qu’une alimentation riche en apports antioxydants.
L’Union Européenne a émis une directive « nitrates », un ensemble de mesures destinées à limiter la pollution de l’eau. Appliquée notamment dans les zones sensibles de France, comme en Bretagne par exemple, les effets de cette directive sont encore peu visibles sur la qualité de l’eau, des cultures et des nappes souterraines. Mais Une meilleure gestion des pratiques de l’agriculture sur le plan national limitera les apports en nitrates dans les prochaines années.